si tu t'appelles

Publié le par petitcâstle

Au théâtre, il y a « première » et « première ». D'un côté, il y a les premières de spectacles déjà créés, pour lesquels le TDB ne constitue, au final, qu'une étape dans une tournée – même si toute représentation est importante. De l'autre, il y a les vraies premières, celles où le mot « création » prend tout son sens. Ce jour-là, le spectacle naît, tout court, une fois pour toutes – ce qui ne l'empêche pas d'évoluer non plus, hein, bien au contraire.

Dans les deux cas, les attentes sont réelles et nombreuses, la soirée de première permettant de donner le pouls des représentations suivantes. Mais d'une catégorie à l'autre, l'atmosphère diffère tout de même considérablement...

Mardi au TDB, c'était, donc, jour de première (seconde catégorie). Pour les cryogénisés qui viennent de se réveiller, petit rappel : ce soir-là a eu lieu la première de Folie Courteline .Création-maison du TDB, le spectacle 1) ouvre la saison, 2) compte dans sa distribution François Chattot – le dirlo – , 3) est mis en scène par le secrétaire général du TDB Ivan Grinberg, 4) voit le jour après six semaines de répétitions sur le plateau de la salle Jacques Fornier. Rien que ça.

Alors oui, tout s'est bien passé, Folie Courtelinejoue jusqu'à samedi, part en tournée en Bourgogne en novembre, avant de revenir pour d'ultimes représentations en décembre au Parvis Saint-Jean. Mais ce n'est pas la question. Car, déjà, une chose s'est effacée. Ce mardi le TDB entier, côté plateau comme côté bureau, baignait dans une drôle d'effervescence, un peu sourde, une anxiété mêlée de fébrilité joyeuse. Pas besoin d'être directement impliqué dans l'affaire – perso, je ne le suis pas –, pour que cela contamine tous les espaces du théâtre. Tension rare, ténue, et magnifique, en ce qu'il semble que tout le monde se laisse gagner par elle. Assuré, peut-être, du fait que ça ne va pas durer ? Car déjà, le lendemain, tout s'est estompé. Succède (me concernant) une incommensurable mélancolie. Qui me rappelle alors toujours que « ce qui passe dépasse parfois en grâce, en beauté, en noblesse, ce qui est arrêté, ou qui résiste. » (Robert Walser)

222572_472188289469077_165489734_n.jpg                                                                                            photo vincent petit-arbeau

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